Venue d’Angleterre, la pièce, qui questionne le système judicaire anglosaxon à travers le personnage d’une
avocate qui se retrouve victime des faits de viols qu’elle défend
ordinairement, est actuellement jouée au théâtre du Petit Montparnasse, et ce
jusqu’au 6 avril.
À vos agendas ! La pièce de
théâtre Prima Facie de l’ancienne pénaliste et autrice britannique Suzie
Miller a traversé la frontière pour se produire dans la capitale.
Depuis le 17 janvier et
jusqu’au 6 avril prochain, la pièce, qui emprunte son nom au domaine juridique
dans le droit de la Common Law des États de tradition britannique et pouvant se
traduire par « à première vue », interprétée par Elodie
Navarre pour sa version française, peut être découverte au théâtre du Petit
Montparnasse du mardi au vendredi en soirée, et dès 16h30 le samedi.
Les spectateurs y
découvriront ainsi le monologue du personnage de Tessa, « jeune et
remarquable avocate, ténor du barreau dont la spécialité est de défendre des
hommes accusés de viols et d’agressions sexuelles », jusqu’au jour où elle devient à son tour victime d’un viol perpétré
par un collègue, qu’elle tentera de dénoncer.
Une pièce qui incarne les
difficultés pour les femmes de faire entendre leur voix
L’avocate est alors
confrontée « à un système judicaire qui broie les victimes »,
car si d’ordinaire elle sait tirer les bonnes ficelles pour rendre confus le
récit des plaignantes face aux clients qu’elle défend, en tant que victime à
présent, elle comprend la difficulté que cela représente pour une femme
de faire entendre sa voix, et voit « les mâchoires d’un système
judiciaire dont elle connait le moindre rouage se refermer irrépressiblement
sur elle », résumait en 2023 la revue Le Grand Continent.
Cela interroge nécessairement
le système judiciaire anglosaxon, dans lequel le taux de condamnation pour les
agressions sexuelles est, selon l’ancienne pénaliste, « pitoyablement
bas ».
Cette adaptation en français
est donc l’occasion de mettre en lumière ce système patriarcal « qui
n’entend pas la voix des femmes » au regard du système judiciaire
français notamment, et de tirer la sonnette d’alarme pour faire prendre
conscience de cette problématique, ainsi parfois de celle de l’omerta des femmes. C’est
ce que va faire Elodie Navarre à travers sa tirade. À première vue, aucune
raison de ne pas y aller !
Allison
Vaslin