Le
moulin de Saint-Cyr, souvent qualifié de « verrue de la plaine »,
est sur le point de disparaître du paysage pour céder la place aux Jeux olympiques
de 2024. Les hirondelles qui y avaient élu domicile auront tout juste ralenti
les travaux.
Acquis en juin 2021 par la
communauté d’agglomération du Grand Versailles pour un montant de 3,3 millions
d’euros, le moulin de Saint-Cyr-l'École voit sa démolition entrer dans sa phase finale.
En effet, alors que les
ouvriers sont à pied d’œuvre depuis cet été, « les opérations de curage
(désamiantage) vont laisser place au grignotage du bâtiment, qui commencera le
21 septembre. Celui qui est surnommé ‘la verrue de la plaine’ vit ses derniers
jours le long de la D 7, puisque cette ultime phase ne devrait durer qu’un mois »,
indique Le Parisien dans un article du 7 septembre. Montant total des
travaux : 9 millions d’euros, répartis entre la mairie, premier soutien du
projet, l’État, la région et le département des Yvelines.
Un parking flambant
neuf… et plus présentable
Pollué par l’amiante, ce bâtiment
en briques rouges érigé en 1932 est aujourd’hui totalement désaffecté. À côté
du stade d’équitation de 35 000 places qui servira pour les JO, le moulin sera
remplacé par un parking de 150 places à l’entrée ouest du parc du château, la
zone rencontrant fréquemment des difficultés de stationnement.
De façon tout aussi assumée,
un autre objectif est aussi d’éviter que l’image du moulin exposée aux yeux du
monde entier durant la diffusion des épreuves équestres des JO n’entache la
réputation de splendeur de Versailles. Si certains élus avaient mis en avant le
risque de ruissellements et d'inondations dans le quartier Guy-Moquet voisin,
déjà sujet à de telles nuisances, au cas où le projet de parking aboutirait,
leur argument n’a pas entamé la détermination de la mairie et du département.
Quand les hirondelles
jouent les trouble-fêtes
Un facteur inattendu avait certes
interrompu temporairement la destruction totale du Moulin de Saint-Cyr : des
hirondelles y avaient en effet élu domicile, rapportait Le Parisien en
juillet dernier.
Face à ces oiseaux protégés
par l'arrêté ministériel du 29 octobre 2009, les travaux de démolition avaient
été interrompus, et un habitat de substitution avait été construit « dans
le cimetière juste en face » pour accueillir les petits vertébrés. Coût
de cette cabane sur pilotis qui diffuse en boucle des chants d'hirondelles pour
les encourager à s'y installer : 9000 euros, auxquels il n’a pas été
possible de couper.
Toutefois, cet événement n’aura
pas réellement eu d’impact majeur sur le chantier, lequel aura été tout au plus
légèrement retardé. Fin octobre, le moulin sera donc bel et bien définitivement
rayé de la carte !
Florian
Coing-Daguet