Dans un contexte national d’inflation
et de frilosité de la part des banques, les primo-accédants peinent à devenir
propriétaires, comme cela s’observe par exemple dans les Yvelines, qui accusaient
une baisse de 21 % des ventes enregistrées au 1er trimestre
2023.
Devenir propriétaire en 2023
n’est pas chose aisée et pour cause : les 13 % de hausse des prix de
l’immobilier liés à la pandémie de Covid et couplés à l’inflation, conséquence
de la guerre en Ukraine, ont chamboulé le marché, notamment au détriment des
primo-accédants, comme le rapporte actu.fr.
En effet, les banques ne sont
en ce moment guère prêteuses, victimes elles aussi de l’inflation, laquelle
voit monter les taux d’intérêt en flèche. Pour exemple, « entre 2021 et
2023, le surcoût pour l’acquéreur atteint 20 000 € pour un emprunt
sur 25 ans. Ce taux, inférieur à celui de l’inflation, engendre ainsi une perte
d’argent pour les banques », ce qui expliquerait en particulier leur
réticence à accorder un prêt aux primo-accédants.
Et pour ne rien arranger, les
propriétaires qui mettent en vente aujourd’hui un bien autrefois surestimé du
fait de la crise sanitaire – laquelle avait fait flamber le marché avec des prix
ayant grimpé parfois jusqu’à 25 % - ont beaucoup de mal à s’aligner sur
les prix actuels, expliquant le manque de logements abordables, véritable frein
pour les primo-accédants dans l’acquisition d’un bien.
Une situation globale dont
les répercussions s’observent par exemple dans les Yvelines, département durement
touché par la crise du logement et qui recense plus de demandes de logements que
de biens à acheter ou à louer. Conséquence : -21 % de ventes ont été
enregistrées dans le 78 au premier trimestre par rapport à 2022.
BFM Business
rapporte ainsi le témoignage d’un jeune homme de 28 ans, en quête d'un logement
à acheter à Mantes-la-Jolie, et dont le statut d'auto-entrepreneur a suscité « des appréhensions dans les banques
sollicitées ». En dépit de son salaire confortable (entre 3000 et 5000
euros par mois), il explique mettre pour l’heure son projet d'acquisition
« en stand-by », s’estimant
« découragé ».
Et pourtant, les Yvelines
restent en mai 2023 l’un des départements les plus abordables, avec un prix
médian au m² de près de 4 000 euros selon Le Figaro immobilier,
contre 5 800 euros dans le Val-de-Marne, et 7 600 euros dans les
Hauts-de-Seine.
Si les annonces faites par Elisabeth
Borne le 5 juin dernier pour endiguer cette crise du logement ne font pas
l’unanimité, les acteurs de l’immobilier espèrent une baisse significative de
l’inflation pour enrayer le problème.