Trois brigades étaient
initialement attendues. Le président du conseil départemental et le président
de l’Union des maires du 91 ont parlé d’une même voix pour faire connaître leur
déception et pointer que « tous les territoires méritent la même
attention ».
Alors que ce n’est finalement
qu’une seule nouvelle brigade de gendarmerie qui verra le jour en Essonne,
François Durovray, président du conseil départemental de l’Essonne, et
Francisque Vigouroux, président de l’Union des maires du même département, ont
fait part dans un communiqué de leur « déception » face aux
« promesses présidentielles non tenues ».
Rappelons que le 2 octobre, à
Tonneins (Lot-et-Garonne), mettant à exécution l’annonce faite l’an dernier
dans le cadre de la loi d’orientation et de sécurité, le président de la
République avait dévoilé la carte des 238 nouvelles brigades de gendarmerie qui
seront créées dans tous les départements pour « améliorer le maillage
territorial », venant compléter « les 3 049 existantes,
soit 2 144 gendarmes supplémentaires », précise sur son site
internet le ministère de l’Intérieur.
Trois brigades étaient « espérées »
en 2022
Et bien que ce dernier évoque
un choix « fait en concertation avec les élus municipaux et
départementaux, selon les impératifs opérationnels propres aux différents
territoires », les deux présidents essonniens ne l’entendent pas de
cette oreille. S’ils précisent qu’ils se réjouissent « de cette avancée
concrète pour le territoire de Paris-Saclay », ils interpellent
également Emmanuel Macron : « Comment réagir face à l’arrivée
d’une seule brigade, alors même que trois étaient attendues ? »
En effet, ce chiffre avait été
annoncé – avec des pincettes toutefois – en octobre 2022 par le ministre de
l’Intérieur Gérald Darmanin, qui évoquait alors la création de « deux à
trois » brigades de gendarmerie par département. Lors d’une réunion de
lancement de la concertation sur le sujet, le 29 novembre 2022 à Lardy, le
préfet de l’Essonne Bertrand Gaume avait lui aussi semblé confirmer ce chiffre :
« On en espère trois. Deux ça serait bien, quatre ça serait exceptionnel »,
comme le rapportait actu.fr à l’époque.
Un « sentiment
d’abandon »
Pour les deux présidents, la
récente annonce résonne donc « comme un sentiment d’abandon de toute la
moitié Sud du département », d’autant que l’Essonne fait partie des
départements où les effectifs de gendarmerie sont inférieurs par rapport au
reste de l’hexagone, arguent-ils.
« La sécurité de
proximité ne se limite pas au plateau de Saclay ! Plus de bleus sur le
terrain ne doit pas concerner uniquement le nord-ouest du département :
tous les territoires méritent la même attention », ajoutent François
Durovray et Francisque Vigouroux, qui demandent à ce que cette organisation
soit revue afin que les communes d’Angerville et Boutigny-sur-Essonne soient
également pourvues de brigades.
Bérengère
Margaritelli