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(91) Le ministre de la justice inaugure le nouveau Centre francilien de sécurité à Fleury-Mérogis

(91) Le ministre de la justice inaugure le nouveau Centre francilien de sécurité à Fleury-Mérogis
Publié le 26/09/2023 à 18:23

A Fleury-Mérogis, Éric Dupond-Moretti a inauguré aujourd’hui le nouveau Centre francilien de sécurité où seront notamment accueillies les équipes régionales d’intervention et de sécurité, à l’occasion de l’anniversaire de ces dernières. Peu connues du grand public, les ÉRIS sont spécialement formées et équipées pour faire face aux situations de crise.

Alors qu’a démarré hier une nouvelle campagne de recrutement de surveillants pénitentiaires, ce mardi marquait l’inauguration par le ministre de la Justice, à la maison d’arrêt de Fleury-Mérogis et en présence du directeur de l’administration pénitentiaire Laurent Ridel, du centre francilien de sécurité (CFS). Cet établissement dont la réalisation a nécessité plus de 15 millions d’euros regroupera désormais, dans des locaux de 2 300m² spécialement conçus pour permettre l’entraînement des agents, des brigades canines – chargées de détecter les armes, les explosifs et les stupéfiants -, un stand de tir, et les équipes régionales d'intervention et de sécurité (ÉRIS).

L’événement était d’ailleurs l’occasion de revenir sur les 20 ans de la création de cette police d'élite des prisons, dont on entend peu parler en France.

Les ÉRIS, forces d’intervention et de dissuasion dédiées au milieu pénitentiaire, avaient été créées en 2003 dans un contexte particulièrement agité (mutineries à la maison centrale de Clairvaux, tentative d’évasion au centre pénitentiaire de Moulins-Yzeure, évasion par explosif à la maison d’arrêt de Fresnes), afin de renforcer la sécurité des établissements pénitentiaires et d’améliorer « la capacité de réponse ainsi que la réactivité » de l’administration pénitentiaire en cas de troubles graves.

Bientôt une première brigade motorisée et un recours aux drones

Depuis, elles ont cependant « parcouru un long chemin » et acquis de nouvelles compétences, a souligné le garde des Sceaux durant son allocution, ce 26 septembre : « Ces équipes ont rapidement su évoluer et ainsi anticiper les nouvelles menaces. Aujourd’hui, elles sont notamment spécialisées dans le transfèrement de personnes détenues à la dangerosité remarquable ou encore dans les interventions sur forcené retranché en cellule. »

« Vous avez par ailleurs ouvert la voie à la diversification des missions et des métiers pénitentiaires : je pense aux brigades cynotechniques, aux équipes en charge des extractions judiciaires ou encore, désormais, aux équipes de sécurité pénitentiaire », a-t-il précisé.

Pour la suite, Éric Dupont-Moretti a annoncé l’expérimentation, dès le 1er novembre prochain, de la toute première brigade motorisée à l’ÉRIS de Paris, qui sera composée de huit agents spécialement formés au sein du centre national de formation des motocyclistes de la police nationale. « Elle aura vocation à garantir une primo-intervention et une projection rapide d’effectifs des ÉRIS sur site, permettant une reconnaissance du terrain et un soutien immédiat à l’établissement ».

Au titre des autres évolutions à venir, celle de l’utilisation des drones par les ÉRIS est par ailleurs en réflexion. Le recours à cette technologie permettrait ainsi de disposer d’un outil supplémentaire de renseignement et de surveillance « pour assurer les manœuvres opérationnelles et la résolution des crises dans les conditions les plus sécurisées possibles ».

Plus de 360 agents spécialisés dans la gestion de crise

Aujourd’hui 363 agents constituent neuf équipes régionales d’intervention et de sécurité réparties dans chaque direction interrégionale métropolitaine de l’administration pénitentiaire, précise un communiqué du ministère de la Justice. Ces agents, recrutés parmi les personnels de surveillance, sont spécialement formés et équipés pour faire face aux situations de crise.

En effet, comme le GIGN ou le RAID, les ÉRIS disposent d’une dotation en armement différente de celle des personnels d’établissement, compte tenu de leurs missions spécifiques. Leurs équipements « leur permettent d’interagir sur différents champs opératoires tels que le maintien de l’ordre, l’intervention en hauteur, la négociation, le transport de personnes détenues ainsi que sur des événements ponctuels de haute intensité comme les prises d’otages ».  

Quant à la nature précise de leurs missions, les agents participent à la prévention, au rétablissement et au maintien de l’ordre en cas de mouvements collectifs ou incidents individuels de détenus. « Ils interviennent également en sécurisation des fouilles sectorielles et en escorte lors de transferts administratifs de détenus spécifiques et pour la formation des personnels à la gestion de crise notamment », indique le ministère de la Justice, qui précise qu’ils peuvent également choisir de se spécialiser, par exemple dans la négociation ou le franchissement.

En 2022, les ÉRIS ont réalisé au total près de 2 500 missions.

 

Bérengère Margaritelli


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