Le projet de destruction mené
par l’État afin de reconstruire un nouveau bâtiment pour accueillir les
services du ministère des Affaires sociales est de plus en plus contesté par
les habitants et la ville même, qui appellent à une réhabilitation de la tour
plutôt qu’à sa destruction qui relèverait d’« une aberration écologique ».
« On ne peut pas
détruire 50 tonnes de béton pour reconstruire la même chose. » Tels
sont les mots employés par l’avocat de profession et président de la jeune
association In’C Malakoff, Jean-Christophe Hanoteau, au sujet du projet de
destruction engagé par l’État de la tour Insee à Malakoff.
Propriétaire de la tour
depuis 2018 – soit trois ans après le départ des agents de l’Institut national
de la statistique et des études économiques –, l’État a décidé de détruire
l’édifice au profit d’un bâtiment flambant neuf afin d’accueillir les
fonctionnaires du ministère des Affaires sociales. Une décision qui n’est pas
du tout au goût des habitants et de la municipalité (qui avait pourtant validé
le projet en 2021 avant de se rétracter, rapporte actu.fr), mobilisés en
mai dernier pour contester cette décision.
En effet, si les habitants
voient la disparition d’un témoignage architectural du XXe siècle,
cette destruction serait « une aberration écologique,
humaine et architecturale », a affirmé l’architecte Dominique Cordesse au journal L’Humanité. Des contestataires appellent, à la place, à une réhabilitation de la tour construite dans les années 70, plutôt
qu’à sa destruction qui engendrerait le dégagement dans l’air de quelque
6 000 tonnes de CO2, selon les calculs d’un collectif d’habitants.
Une étude commandée
par le maître d’ouvrage « pour comparer ce projet avec celui d’une
réhabilitation (…) confirme la possibilité technique d’une réhabilitation ».
Toutefois, en mars 2023, l’État a justifié son choix en indiquant qu’une destruction serait moins
coûteuse sur le long terme.
19 000 signatures
rassemblées contre la destruction
Vent debout, l’association In’C Malakoff a lancé
une pétition en ligne ayant à ce jour récolté près de 19 000 signatures,
en complément de réunions publiques et rassemblements, à l’instar de
celui du mois de mai.
Et si des travaux de
désamiantage ont démarré dans la tour en mars 2023, l’association, qui dit être
notamment soutenue par le GIEC, compte « en remettre une couche » en
envoyant une lettre ouverte « co-signée par plusieurs personnalités »
au président de la République, est-il précisé sur le site actu.fr.
Pour certains, il est de plus inconcevable que cette tour soit détruite pour le symbole qu'elle représente. « Ce n’est pas un bijou architectural, c’est notre histoire », a ainsi témoigné un habitant. Et le président de l’association de compléter pour l’Humanité :
« La tour ne tombera pas ». « La faire disparaître, ce
serait faire disparaître l’histoire des gens qui l’ont construite. »
Affaire à suivre !
Allison
Vaslin