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(92) À Malakoff, la destruction de la tour Insee devient le symbole d’une lutte environnementale

(92) À Malakoff, la destruction de la tour Insee devient le symbole d’une lutte environnementale
© Google Street View
Publié le 21/06/2023 à 18:15

Le projet de destruction mené par l’État afin de reconstruire un nouveau bâtiment pour accueillir les services du ministère des Affaires sociales est de plus en plus contesté par les habitants et la ville même, qui appellent à une réhabilitation de la tour plutôt qu’à sa destruction qui relèverait d’« une aberration écologique ».

« On ne peut pas détruire 50 tonnes de béton pour reconstruire la même chose. » Tels sont les mots employés par l’avocat de profession et président de la jeune association In’C Malakoff, Jean-Christophe Hanoteau, au sujet du projet de destruction engagé par l’État de la tour Insee à Malakoff.

Propriétaire de la tour depuis 2018 – soit trois ans après le départ des agents de l’Institut national de la statistique et des études économiques –, l’État a décidé de détruire l’édifice au profit d’un bâtiment flambant neuf afin d’accueillir les fonctionnaires du ministère des Affaires sociales. Une décision qui n’est pas du tout au goût des habitants et de la municipalité (qui avait pourtant validé le projet en 2021 avant de se rétracter, rapporte actu.fr), mobilisés en mai dernier pour contester cette décision.

En effet, si les habitants voient la disparition d’un témoignage architectural du XXe siècle, cette destruction serait « une aberration écologique, humaine et architecturale », a affirmé l’architecte Dominique Cordesse au journal L’Humanité. Des contestataires appellent, à la place, à une réhabilitation de la tour construite dans les années 70, plutôt qu’à sa destruction qui engendrerait le dégagement dans l’air de quelque 6 000 tonnes de CO2, selon les calculs d’un collectif d’habitants.

Une étude commandée par le maître d’ouvrage « pour comparer ce projet avec celui d’une réhabilitation (…) confirme la possibilité technique d’une réhabilitation ». Toutefois, en mars 2023, l’État a justifié son choix en indiquant qu’une destruction serait moins coûteuse sur le long terme.

19 000 signatures rassemblées contre la destruction

Vent debout, l’association In’C Malakoff a lancé une pétition en ligne ayant à ce jour récolté près de 19 000 signatures, en complément de réunions publiques et rassemblements, à l’instar de celui du mois de mai.

Et si des travaux de désamiantage ont démarré dans la tour en mars 2023, l’association, qui dit être notamment soutenue par le GIEC, compte « en remettre une couche » en envoyant une lettre ouverte « co-signée par plusieurs personnalités » au président de la République, est-il précisé sur le site actu.fr. 

Pour certains, il est de plus inconcevable que cette tour soit détruite pour le symbole qu'elle représente. « Ce n’est pas un bijou architectural, c’est notre histoire », a ainsi témoigné un habitant. Et le président de l’association de compléter pour l’Humanité : « La tour ne tombera pas ». « La faire disparaître, ce serait faire disparaître l’histoire des gens qui l’ont construite. » Affaire à suivre !

Allison Vaslin

 

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