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(92) À Nanterre, le Local de rétention administrative restera ouvert

(92) À Nanterre, le Local de rétention administrative restera ouvert
Publié le 06/10/2023 à 15:34

Une décision prise par le tribunal administratif de Paris fin septembre, et ce, malgré les atteintes graves au droit au respect de la vie privée et familiale des personnes retenues reconnues par les juges et l’intervention volontaire du barreau des Hauts-de-Seine dans le cadre du référé-liberté plaidé le 22 septembre dernier.

Le verdict est tombé, mais il n’est pas au goût du barreau altoséquanais.

Le tribunal administratif de Paris a fait savoir dans une ordonnance du 28 septembre 2023 que le Local de rétention administrative de Nanterre ne fermerait pas, malgré les injonctions en ce sens.

Cette décision a été rendue à la suite d’une requête de l’association Avocats pour la Défense des Droits des Etrangers et le Syndicat des avocats de France du 19 septembre, qui appelaient à la fermeture temporaire de ce Local « jusqu’à ce que l’accès aux droits des personnes retenues y soit assuré ».

Une fermeture temporaire rejetée faute de temps pour contrecarrer les atteintes aux droits

Et pour cause, les juges des référés ont considéré que la fermeture de ce Local ne s’imposait pas en raison du « faible » nombre de personnes qui y sont retenues et « eu égard aux délais impartis par l’ordonnance pour mettre fin aux insuffisances » pointées du doigt par l’association et le syndicat, est-il indiqué dans ladite ordonnance, et ce malgré plusieurs atteintes relevées.

Comme le rappelle l’ordonnance, « la situation au LRA de Nanterre entraîne un préjudice imminent : les conditions dans lesquelles la rétention administrative se déroule actuellement ne permettent pas d’assurer les droits des personnes retenues » ont soutenu l’association et le syndicat à l’origine de la requête. En effet, « la situation au LRA de Nanterre est constitutive d’une atteinte au droit au recours effectif, en violation de l’article 13 de la Convention européenne de sauvegarde des droits de l’homme et des libertés fondamentales », et « porte [également] atteinte au droit au respect de la vie privée et familiale, en violation de l’article 16 de la directive 2008/115/CE et des stipulations de l’article 8 de la Convention [susmentionnée] et du préambule de la constitution de 1946 ».

Un rejet que regrette donc le barreau des Hauts-de-Seine, qui précise dans un post LinkedIn être intervenu volontairement dans le cadre du référé-liberté plaidé le 22 septembre pour enjoindre cette fermeture et avoir vu ses conclusions rejetées au titre de l’article L. 761-1 du Code de justice administrative, étant intervenu « par le biais d’un mémoire en intervention volontaire et n’étant pas partie à l’instance ».

Pour rappel, ce local créé en juillet 2022 dont les placements en rétention ont cessé faute d’assistance juridique dans la cadre d’un recours contre le placement en détention a réouvert en juillet 2023, raison de l’intervention du barreau altoséquanais. Face à la réponse du tribunal, il indique rester « extrêmement vigilant » sur le sujet. « Un rendez-vous devrait donc être organisé dans ce cadre très prochainement avec notre Barreau » précise-t-il dans le même post.

Allison Vaslin

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