Appelés à manifester le 26
juin dans toute la France pour protester contre le changement de leur grille
salariale, à Nanterre, les greffiers ont pu compter sur le soutien d’avocats du
barreau des Hauts-de-Seine lors de leur rassemblement.
Après une pétition en ligne lancée le 21 juin
dénonçant une rémunération qui « n’est pas à la hauteur de [leurs]
qualifications et diplômes », les greffiers de France ont été appelés
le 26 juin suivant à manifester devant les tribunaux, cours d’appel et palais
de justice de l’hexagone, afin de protester contre la nouvelle grille
indiciaire proposée par la direction des services judiciaires.
À Nanterre, c’est devant le
tribunal judiciaire que les greffiers en robe noire se sont rassemblés pour
manifester et exprimer leur mécontentement, soutenus par le barreau des
Hauts-de-Seine, qui a tenu à « apporter son soutien », comme ce
dernier l’a mentionné dans un post LinkedIn. « Nous soutenons les
revendications d'un métier essentiel au bon fonctionnement de la justice »,
ont ainsi indiqué la bâtonnière Isabelle Clanet dit Lamanit et le vice-bâtonnier
Fabien Arakelian, avec le hashtag « #justice #malade ».
A la suite du décès de la
magistrate Marie Truchet en pleine audience en octobre 2022, des suites d’une
crise cardiaque, devenue symbole du surmenage dans les tribunaux et d’une justice
« au bord du gouffre », le TJ de Nanterre avait d’ailleurs placé
l’amélioration des conditions de travail de son personnel au cœur de son action
pour l’année 2023.
Une dévalorisation du statut
de greffier qui perdure
Si les greffiers déplorent depuis
un certain temps la dévalorisation de la profession, et notamment « des
conditions de travail dégradées », « un manque d’effectifs
» et une « absence de considération », la nouvelle grille prévue
en octobre et actuellement dans le viseur, serait la goutte de trop.
Elle entraînerait en effet une
augmentation de salaire que la profession juge « ridicule », et
qui réduirait son ancienneté. Cette décision renforcerait le « mépris »
envers la profession, estiment les greffiers.
À lire aussi : INTERVIEW. «
Il faut savoir gérer l’urgent tout en traitant le courant » : greffier(e), un
quotidien qui a de la cadence
Ces derniers appellent donc
« à une juste revalorisation et un passage en catégorie A »
afin de percevoir un salaire « décent ». Et si le ministre de
la Justice a acté en mai dernier dans le projet de loi d’orientation et de
programmation le recrutement de 1 500 greffiers supplémentaires dans les
juridictions d’ici 2027, les greffiers alertent sur le fait que ces
recrutements « combleront à peine les départs à la retraite ».
Aujourd’hui, une grève est envisagée.