L'homme de 38 ans, qui avait proféré des menaces
de décapitation à l'encontre du professeur de son fils devant une école à
Pantin, a été jugé le 13 décembre par le tribunal correctionnel de Bobigny, qui
lui a également enjoint de ne plus approcher l’instituteur.
La sentence est tombée. Ce 13 décembre, le tribunal
correctionnel de Bobigny (Seine-Saint-Denis) a condamné un homme de 38 ans à
une peine d'un an de prison avec sursis, assortie d'une mise à l'épreuve de
deux ans, pour avoir menacé de décapitation un professeur des écoles à Pantin.
Les faits s’étaient déroulés le 13 octobre, soit quelques
heures après l'attaque survenue à Arras lors de laquelle le professeur de
français Dominique Bernard avait été mortellement poignardé. Devant l'école
Sadi-Carnot à Pantin et en présence de plusieurs parents d'élèves, l'individu avait
proféré des menaces exprimant le désir de « décapiter »
l’instituteur de son fils, allant jusqu'à évoquer le souhait de le « pendre
par les pieds et de l’ouvrir de haut en bas » rapporte le journal l’Humanité.
Pas d’altération du jugement
Interrogé lors de l'audience, Faisal B. a reconnu
ses propos, tout en précisant qu'il n'était pas dans son état normal après
avoir consommé de la drogue durant la nuit précédente - plus précisément du
cannabis ainsi que du Lyrica, un médicament antiépileptique, toujours selon le
quotidien. Lors de sa garde à vue, un psychiatre avait relevé qu'il semblait effectivement
sous l'emprise de stupéfiants. Pas de quoi altérer son jugement, toutefois, selon
les professionnels qui l’ont examiné, ce qu’a également retenu le tribunal
correctionnel de Bobigny.
Devant la juridiction, l’homme a expliqué qu’il souhaitait
simplement discuter avec l'enseignant au sujet du comportement sévère de
celui-ci envers son fils scolarisé en CE1. Un discours relativement loin des
propos tenus durant sa garde à vue, lors de laquelle il avait déclaré vouloir « suivre
[le maître d’école] chez lui la prochaine fois ».
Une peine plus clémente que les réquisitions
L’homme, déjà connu des forces de l’ordre, avait déjà
été condamné en 2019 à des heures de travaux d’intérêt général pour des menaces
de mort envers un agent de police.
Cette fois-ci, depuis le box des prévenus au
tribunal correctionnel de Bobigny, Faisal B. a affirmé qu'il n'était pas
informé des événements terroristes survenus le matin même à Arras, il indique aussi avoir « beaucoup réfléchi », tout en assurant qu’il ne « recommencerait
plus ». Son avocat, Jean-Baptiste Leclerc, a quant à lui appelé la juridiction
à juger l'homme et à le dissocier « de la symbolique et des pressions »
pouvant découler du contexte des attaques terroristes. « Vous avez devant
vous quelqu’un dont les paroles ont dépassé ses actes. Quelqu’un qui lutte
contre un problème d'addiction », a-t-il également plaidé.
Si le parquet avait requis une peine de deux ans
de prison dont six mois avec sursis, le tribunal a finalement été plus clément,
en mettant en balance la personnalité de l’homme ainsi que la gravité des faits
qui lui étaient reprochés. En plus de sa peine de 12 mois de prison avec
sursis, Faisal B. devra s’acquitter d’une obligation de soin mais aussi d’une
interdiction d'approcher l’école ainsi que l’instituteur de son fils.
Romain Tardino