ACTUALITÉ ÎLE-DE-FRANCE

(93) Le père d’un élève condamné à un an de prison avec sursis pour avoir menacé de mort un enseignant

(93) Le père d’un élève condamné à un an de prison avec sursis pour avoir menacé de mort un enseignant
Publié le 15/12/2023 à 18:19

L'homme de 38 ans, qui avait proféré des menaces de décapitation à l'encontre du professeur de son fils devant une école à Pantin, a été jugé le 13 décembre par le tribunal correctionnel de Bobigny, qui lui a également enjoint de ne plus approcher l’instituteur.

La sentence est tombée. Ce 13 décembre, le tribunal correctionnel de Bobigny (Seine-Saint-Denis) a condamné un homme de 38 ans à une peine d'un an de prison avec sursis, assortie d'une mise à l'épreuve de deux ans, pour avoir menacé de décapitation un professeur des écoles à Pantin.

Les faits s’étaient déroulés le 13 octobre, soit quelques heures après l'attaque survenue à Arras lors de laquelle le professeur de français Dominique Bernard avait été mortellement poignardé. Devant l'école Sadi-Carnot à Pantin et en présence de plusieurs parents d'élèves, l'individu avait proféré des menaces exprimant le désir de « décapiter » l’instituteur de son fils, allant jusqu'à évoquer le souhait de le « pendre par les pieds et de l’ouvrir de haut en bas » rapporte le journal l’Humanité.

Pas d’altération du jugement

Interrogé lors de l'audience, Faisal B. a reconnu ses propos, tout en précisant qu'il n'était pas dans son état normal après avoir consommé de la drogue durant la nuit précédente - plus précisément du cannabis ainsi que du Lyrica, un médicament antiépileptique, toujours selon le quotidien. Lors de sa garde à vue, un psychiatre avait relevé qu'il semblait effectivement sous l'emprise de stupéfiants. Pas de quoi altérer son jugement, toutefois, selon les professionnels qui l’ont examiné, ce qu’a également retenu le tribunal correctionnel de Bobigny.

Devant la juridiction, l’homme a expliqué qu’il souhaitait simplement discuter avec l'enseignant au sujet du comportement sévère de celui-ci envers son fils scolarisé en CE1. Un discours relativement loin des propos tenus durant sa garde à vue, lors de laquelle il avait déclaré vouloir « suivre [le maître d’école] chez lui la prochaine fois  ».

Une peine plus clémente que les réquisitions

L’homme, déjà connu des forces de l’ordre, avait déjà été condamné en 2019 à des heures de travaux d’intérêt général pour des menaces de mort envers un agent de police.

Cette fois-ci, depuis le box des prévenus au tribunal correctionnel de Bobigny, Faisal B. a affirmé qu'il n'était pas informé des événements terroristes survenus le matin même à Arras, il indique aussi avoir « beaucoup réfléchi », tout en assurant qu’il ne « recommencerait plus ». Son avocat, Jean-Baptiste Leclerc, a quant à lui appelé la juridiction à juger l'homme et à le dissocier « de la symbolique et des pressions » pouvant découler du contexte des attaques terroristes. « Vous avez devant vous quelqu’un dont les paroles ont dépassé ses actes. Quelqu’un qui lutte contre un problème d'addiction », a-t-il également plaidé.

Si le parquet avait requis une peine de deux ans de prison dont six mois avec sursis, le tribunal a finalement été plus clément, en mettant en balance la personnalité de l’homme ainsi que la gravité des faits qui lui étaient reprochés. En plus de sa peine de 12 mois de prison avec sursis, Faisal B. devra s’acquitter d’une obligation de soin mais aussi d’une interdiction d'approcher l’école ainsi que l’instituteur de son fils.

Romain Tardino

0 commentaire
Poster
TC

Nos derniers articles