« Samy la Belette », présumé
marchand de sommeil, a comparu cette semaine devant le tribunal de Bobigny. Il
est accusé d’avoir mis en location des logements indignes. Le procureur a
requis quatre ans de prison assortis d’un mandat de dépôt.
Après un procès de trois
jours qui s’est achevé jeudi 5 octobre dans la soirée, dans lequel le présumé
marchand de sommeil à Saint-Denis « Samy la Belette » était jugé, le parquet a
requis contre Samy Brami, de son vrai nom, quatre ans de prison ferme assortis
d’un mandat de dépôt.
L’accusé âgé d’une
soixantaine d’années encourt également une amende de 20 000 euros ainsi que
l’interdiction d’acquérir un bien immobilier à usage d’habitation et de gérer
une entreprise pendant dix ans. Le délibéré sera rendu le 15 décembre.
Des appartements insalubres
loués à des personnes vulnérables
Il est reproché au
sexagénaire, propriétaire d'un immeuble à Saint-Denis, ainsi qu’à son
entreprise, d’avoir loué pendant plusieurs années des logements indignes à des
tarifs importants. L'homme a ainsi par exemple mis en location un « 9 m² pour
500 euros, pour quatre personnes dont deux enfants, avec onze critères
d’insalubrité », ou encore un « 16 m² pour 800 euros », a détaillé le président
de la 15e chambre, d’après des propos rapportés par l’AFP.
De plus, les appartements ont
été loués à des personnes vulnérables, notamment en situation de handicap, ou à
des Syriens en situation irrégulière. D’après la mairie, en dix ans, le prévenu
aurait engrangé 1,8 million d’euros de loyer.
Durant l’audience, Samy la
Belette a accusé la mairie de le diffamer. « Cela fait dix ans que la mairie me
fait des diffamations ! La seule chose qu’on veut, c’est me spolier, confisquer
mon immeuble », a-t-il lancé à la barre, d’après Le Parisien.
De son côté, le procureur de
la République de Bobigny Eric Mathais a assuré sur LinkedIn que ses « équipes
sont pleinement engagées dans la lutte contre l’habitat indigne en
Seine-Saint-Denis, en lien avec la Préfecture de la Seine-Saint-Denis, les
enquêteurs et les différents acteurs du département ». Il a également qualifié le
dossier « d’emblématique ».Une trentaine de personnes sont parties civiles dans
ce dossier, selon le média en ligne 94 citoyens.
Samy Brami avait déjà été
condamné, il y a 21 ans, à cinq ans de prison dans le cadre de l’affaire du
Sentier, escroquerie au préjudice de banques et de compagnies d'assurances, au
milieu des années 90, évaluée à plus de 82 millions d’euros.
Tina
Millet