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(95) Droit des étrangers : le TA de Cergy-Pontoise demande à la préfecture des Hauts-de-Seine des modes alternatifs au téléservice pour saisir l’administration

(95) Droit des étrangers : le TA de Cergy-Pontoise demande à la préfecture des Hauts-de-Seine des modes alternatifs au téléservice pour saisir l’administration
Publié le 04/12/2023 à 11:09

Parce que les personnes étrangères sollicitant un rendez-vous en préfecture ne disposent pas forcément d’outils numériques pour y accéder, le tribunal administratif a enjoint le préfet des Hauts-de-Seine de trouver des mesures de substitution à ce service.

Peut-être une nouvelle étape pour l’accès des personnes étrangères à l’administration dans les Hauts-de-Seine.

Ce 1er décembre, le tribunal administratif de Cergy-Pontoise a épinglé la préfecture altoséquanaise, après avoir été saisi le 30 juin 2021 par La Cimade et plusieurs autres associations soutenant les demandeurs d’asile et étrangers en situation irrégulière.

L’objet de cette saisine : un refus « implicite » jusqu’ici, de la part de la préfecture des Hauts-de-Seine, de mettre en place des modalités alternatives au système de téléservice « administration numérique pour les étrangers en France », prévu pour les usagers étrangers afin qu’ils puissent y solliciter un rendez-vous en préfecture pour déposer une demande de titre de séjour par exemple, précise la décision du tribunal administratif publiée sur son site Internet.

La préfecture se doit de proposer des solutions de substitution au téléservice

Jugeant cet accès unique problématique, le tribunal administratif, « s’inspirant des principes dégagés par le Conseil d’État dans un avis contentieux du 3 juin 2022, a jugé qu’il incombe à l’administration de prévoir les dispositions nécessaires pour que les usagers qui ne disposent pas d'un accès aux outils numériques ou qui rencontrent des difficultés bénéficient d'un accompagnement ».

La préfecture des Hauts-de-Seine se voit par ailleurs enjointe de « mettre en place des mesures de substitution à la prise de rendez-vous et au dépôt de certaines demandes de titre de séjour par voie électronique », le tribunal administratif estimant que « la possibilité de recourir à des mesures alternatives pour le cas où certains demandeurs se heurteraient, malgré cet accompagnement, à l'impossibilité de recourir au téléservice pour des raisons tenant à la conception de cet outil ou à son mode de fonctionnement » incombe aussi à l’administration.

La préfecture a deux mois à compter de la notification du jugement pour « régulariser » cette problématique, sans quoi une procédure en exécution du jugement ou une procédure indemnitaire pourront être engagées à l’initiative des associations requérantes, nous a confié le tribunal administratif de Cergy-Pontoise.

En outre, si aucune explication face au refus de la préfecture altoséquanaise de mettre en place des modes alternatifs au téléservice n’a été communiqué, d’autres préfectures seraient également concernées par des requêtes similaires telles que celle d’Ille-et-Vilaine, du Finistère, de Seine-et-Marne et du Val-de-Marne notamment.

Allison Vaslin

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