Le tribunal administratif de
Cergy-Pontoise a confirmé la décision du maire d’Argenteuil de fermer le centre
d’hébergement d’urgence. Une fermeture qui divise.
Le centre d’hébergement
d’urgence (CHU) d’Argenteuil a fermé ses portes le 31 juillet, après la
décision du tribunal administratif de Cergy-Pontoise qui est venue confirmer la
décision du maire de la ville George Mothron (LR).
Le centre, ouvert en 2009, accueillait
la journée plus d’une centaine de personnes en très grande précarité, et 18
résidents recevaient un accueil de nuit. Mais le maire a estimé qu’il ne remplissait
pas son rôle : « un CHU, c’est fait pour accueillir quelques
jours, peut-être quelques semaines, certainement pas quelques mois ou années »,
avait-t-il précisé à l’occasion du conseil municipal du 5 juillet.
Un référé-liberté avait été
déposé après l’annonce de cette fermeture par le comité de défense du centre d’hébergement
d’urgence, Droit au logement et la Ligue des droits de l’homme. Sans succès,
donc, puisqu’il a été rejeté le 28 juillet. Ces associations ne compte
toutefois pas baisser les bras et envisagent de saisir le Conseil d’État.
Des solutions de remplacement
qui posent question
La mairie a cependant prévu
des alternatives à cette fermeture. Pour l’accueil de nuit, sont proposés « des appartements en centre-ville, où [les résidents] auront une meilleure
dignité ; non plus des dortoirs à plus de 40° l’été, mais de vrais
logements », a notamment précisé en conseil municipal Carine
Gonçalves, adjointe à la mairie en charge des affaires sociales, de santé et
d’hygiène, comme on peut le lire dans la retranscription de ce conseil.
Pour l’accueil de jour, la
mairie propose que les personnes concernées se rendent à l’association Aurore,
située à Bezons.
Cependant, les élus de gauche
du Val-d’Oise, dans une lettre destinée au préfet du Val d’Oise, rappellent que
« le centre géré par l’association […] est dans l’incapacité de faire
face à l’afflux d’une centaine de personnes ». De son côté, Omar
Slaouti, conseiller municipal de l’opposition, n’est pas convaincu par cette
alternative : « On a dit [aux usagers du CHU] d’aller à
Bezons, alors que le 115 est saturé », a-t-il fait savoir lors du conseil
municipal sus-cité. « On le prend en compte, on assumera ce
qu’il faut assumer », a répondu le maire.
Une pétition a été lancée le
15 juillet. Celle-ci demande « le relogement pérenne dans des
conditions dignes de toutes les personnes hébergées » ainsi que la
mise en place d’un lieu d'accueil mis à la disposition du 115 et d’un accueil
de jour alternatif au sein de la ville d'Argenteuil, avec des moyens
budgétaires, des locaux et du personnel. Elle comptabilise à ce jour 974
signatures.
Tina
Millet