Le Grand Prix 2024 de la 15e édition du concours national de planches de BD Transmurailles a été attribué au détenu « R.P » pour la « cohérence du scénario en lien avec la thématique » qui a porté cette année sur le sport.
La nouvelle édition du Concours national Transmurailles, qui propose aux détenus de s’évader de leur quotidien en réalisant des planches de bandes dessinées, a récompensé une nouvelle personne détenue.
Lors de la remise officielle des prix le 23 janvier dernier à Angoulême à l'occasion du Festival international de la BD, c'est en effet un détenu de la maison d’arrêt de Tours, sous le pseudonyme « R.P. », qui a remporté le Grand Prix du jury pour son projet, « les planches réunissant toutes les qualités d’une œuvre de BD contemporaine : graphisme, cohérence du scénario en lien avec la thématique, originalité, composition et esthétisme général », indique la Direction Interrégionale des Services Pénitentiaires de Bordeaux.
Cette édition 2024 portait sur le thème du sport. Ici, la dernière planche du détenu lauréat © R.P./administration pénitentiaire
L’année 2024 étant celle des Jeux olympiques de Paris, la 15e édition du concours avait tout naturellement pour thème « Trans-sport 2024 vers l’Olympe ». 92 participants issus de 31 établissements pénitentiaires avaient envoyé leurs planches.
Neuf autres prix décernés dont deux inédits
Le
même jour, neuf autres personnes détenues ont vu leurs planches être distinguées
grâce au choix du jury réuni le 9 janvier dernier au SPIP de la Charente, composé
de représentants de l’administration pénitentiaire, du bureau du festival et
d’une dessinatrice intervenante BD à la maison d’arrêt d’Angoulême.
Parmi ces
prix, le Prix du graphisme, qui a récompensé Gwendoline S., détenue de la
maison d’arrêt de Vanves, et le Prix de l’humour, lequel a été décerné à Noé M.
du centre pénitentiaire de Varennes-Le-Grand.
Deux autres prix inédits, à savoir les Prix FIBD et Couleur, ont respectivement distingué David F. du centre pénitentiaire de Châteauroux, et T.K. du centre de détention de Mauzac.
Toutes les planches lauréates ont eu le privilège d’être exposées dans le cadre du festival, précise le ministère de la Justice sur son site internet, qui rappelle notamment que ce concours, né de « l’initiative du service pénitentiaire d’insertion et de probation (SPIP) de la Charente et de Francis Groux, alors président du festival international de la BD d’Angoulême et visiteur de prison », en plus de stimuler l’imaginaire des personnes détenues concourant, participe à la réinsertion sociale et professionnelle de celles-ci par le biais de la pratique artistique.
Le concours est également « l’occasion de rappeler que l’accès aux arts et à la culture est un droit dont toute personnes placée sous main de justice [PPSMJ] ne peut être privée ». À ce sujet, un nouveau site internet créé sous l’impulsion du ministère de la Justice et de la Culture a d’ailleurs été lancé début février, facilitant la création de projets de livre et lecture auprès des PPSMJ.
Allison Vaslin