En juin 2024, les citoyens
seront appelés à voter pour leurs représentants au Parlement européen pour une
durée de cinq ans. L’augmentation, les années précédentes, du nombre de femmes
eurodéputées laisse présager de nouveaux progrès aux élections de 2024.
Si « plus de femmes
que jamais occupent des postes de décision politique dans le monde, la parité
entre les sexes est encore loin », regrettait l’ONU Femmes en mars
2023.
En effet, d’après une carte des « Femmes en politique »
réalisée par ONU Femmes et l’Union interparlementaire (UIP) à cette même date,
les données montrent une large représentation des hommes à ces postes, au
détriment des femmes « sous représentées à la tête des gouvernements,
avec moins d’une ministre sur quatre ».
En comparaison avec cette
même carte réalisée en 2021, des progrès vers
la parité sont toutefois à relever puisqu’au 1er janvier 2023,
11,3 % des pays ont une femmes cheffe d’État, et 9,8 % ont une femme
à la tête du gouvernement, contre respectivement 5,9 % et 6,7 % en
2021.
Alors à l’approche des
élections européennes de 2024, la question de savoir si la tendance va se
poursuivre de ce côté aussi se pose.
Doucement mais sûrement, le
nombre de femmes eurodéputées augmente
Les élections européennes de
2019 témoignent en tout cas d’un progrès en ce sens. En effet, une carte du
Parlement européen sur la répartition des hommes et des femmes élus par pays, fait
état d’un nombre plus élevé d’États avec une parité des sexes, que lors des élections
de 2014.
Pour exemple, la France qui
comptait en 2014 entre 55 et 75 % d’hommes élus atteint en 2019 une
parfaite parité, à l’instar de la Slovénie, l’Autriche, les Pays-Bas ou encore
la Lettonie.
L’Espagne et le Royaume-Uni
(toujours dans l’UE avant le Brexit de 2020), atteignent une quasi parité avec
47 % de femmes et 53 % d’hommes chacun.
D’autres pays comme la
Pologne, la Lituanie, la Hongrie ont également vu le taux de femmes élues
augmenter entre les deux élections (de 24 à 35 %, 9 à 27 % et de 19 à
38 % respectivement).
Une régression s’observe tout
de même dans certains pays. En Irlande par exemple, 55 % de femmes ont été
élues contre 45 % d’hommes en 2014. Cinq ans plus tard, la tendance s’est
inversée avec 45 % de femmes et 55 % d’hommes.
La Slovaquie et la Roumanie ont
aussi affiché une baisse du nombre de femmes entre 2014 et 2019, avec 31 %
de femmes en 2019 tous deux, passant respectivement à 15 % et 22 %.
Globalement, selon un
graphique du Parlement européen, le nombre de femmes élues lors de ces
élections ne cesse d’évoluer depuis la première en date, avec en 1979 16 %
de femmes à l’échelle de l’Europe, puis 30 % en 1999 et 41 % en 2019.
Plus de femmes aux
sénatoriales également
En France, les sénatoriales
du mois dernier sont elles aussi un bon indicateur pour observer la tendance.
En effet, davantage de femmes
ont été élues le 24 septembre dernier que les années précédentes, le Sénat
comptant désormais 126 sénatrices, « soit 36,20 % de l’ensemble »
est-il détaillé sur son site. En 2020, l’hémicycle dénombrait 116 sénatrices,
soit 33,33 %, en très légère progression par rapport à 2017 et ses
32,9 % rapporte le Haut Conseil à l’égalité entre les femmes et les
hommes.
À l’étranger aussi on
constate une augmentation des femmes dans les postes de décision politique comme
au Québec où en 2022, le scrutin a vu le plus grand nombre de femmes « jamais
vu se faire élire à l’Assemblée nationale » selon le quotidien
québécois Le Soleil.
Sur d’autres continents,
certains pays possèdent un pourcentage de femmes au gouvernement très élevé,
comme le Nicaragua avec 62,5 % ou le Chili, 58,3 %. Les pays avec des
gouvernements paritaires ou avec plus de femmes « sont principalement
en Europe », d’après ONU Femmes.
Bon nombre d’indicateurs
semblent ainsi démontrer un élan vers la parité bien qu’elle peine encore à
s’installer. Pour les élections européennes, réponse le 9 juin 2024.
Allison
Vaslin