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Face aux délais de justice déraisonnables, une réparation financière est possible

Face aux délais de justice déraisonnables, une réparation financière est possible
Publié le 11/11/2022 à 10:30

Selon le troisième baromètre d’Accès au droit publié cette année par le Conseil national des barreaux, le sentiment très fort d’inégalité dans l’accès au droit ressenti par les Français s’explique en premier lieu par la lenteur de la justice à rendre ses décisions. Pourtant, il existe un moyen pour le justiciable victime de ces délais de demander en réparation une indemnisation financière.

 

« Une justice au bord de la rupture », « Débordée, la justice civile ne parvient plus à trancher les litiges dans des conditions décentes », « L’allongement des délais de jugement conduit à une dégradation de la situation qui engage la responsabilité de l’État. » Le rapport des États généraux de la justice est sans appel.

 

Il faut dire que les chiffres sont éloquents : en 2019, le délai moyen pour obtenir une décision de justice était de 6,2 mois devant le juge d’instance, de 9,4 mois devant le tribunal de grande instance, de 14,5 mois devant le conseil de prud’hommes, de 14 mois devant la cour d’appel, de 15,5 mois devant la Cour de justice de l’Union européenne, et de deux ans devant la Cour européenne des droits de l’homme, assure le site Vie publique. « Les procédures s’étalant sur près d’une décennie entre la première instance et la cassation ne sont pas rares. Dans ces conditions, la France est régulièrement condamnée pour non-respect du "délai raisonnable" par la Cour européenne des droits de l’homme », y est-il expliqué.

 

Ces délais déraisonnables touchent également « la justice prud’homale, avec une violation systématique du droit fondamental d’avoir “sa cause entendue dans un délai raisonnable”, notamment issu de l’article 6 de la Convention européenne des droits de l’homme et qu’on appelle “déni de justice” », relève le cabinet d’avocats Sagan, spécialisé en droit du travail.

 

Pourtant, il est possible, pour le justiciable, de réclamer à l’État la réparation financière du fait des dysfonctionnements de la justice. « Cette indemnisation répare à la fois le préjudice moral lié à l’incertitude et l’anxiété générées par les délais déraisonnables de justice – qui est dû même si le procès est perdu – et le préjudice financier généré par l’indisponibilité des condamnations prononcées en faveur du salarié », explique le cabinet parisien, qui rappelle que pour les dossiers prud’homaux, les demandes d’indemnisation plafonnent à une moyenne de 350 par an, alors que ce sont au bas mot 30 000 dossiers qui y sont éligibles chaque année.

 

Cette indemnisation n’est pas négligeable. Selon le dernier rapport du ministère de la Justice remis au Parlement datant de 2020, dans les dossiers prud’homaux, l’indemnisation est accordée dans neuf cas sur dix et s’évalue en moyenne à 6 690 euros.

 

L’indemnisation facilitée via un formulaire en ligne

 

En réponse, le cabinet Sagan a conçu un service visant à faciliter l’engagement des procédures en responsabilité de l’État au titre de ces retards de justice.

 

« En remplissant un formulaire en ligne en quelques minutes, garantissant une totale confidentialité des informations transmises, le cabinet établit un diagnostic gratuit pour vérifier l’éligibilité de la demande d’indemnisation, calculer le nombre de mois de retard et évaluer le montant de l’indemnisation, selon les barèmes et formules de calcul appliqués par le tribunal judiciaire », détaille-t-il dans un communiqué.

 

Cette solution s’adresse à tous les salariés qui ont engagé une action devant le Conseil de prud’hommes et/ou la cour d’appel. Mais pour quel coût ? « Si la victime des retards de justice souhaite engager une action en responsabilité de l’État, le coût initial du service est limité à 350 euros TTC, incluant l’ensemble des frais nécessaires à la procédure judiciaire. Une facturation complémentaire de 30 % des gains intervient à l’issue de la procédure », est-il expliqué dans le communiqué.

 

Pour le cabinet, cette indemnisation permet au justiciable d’obtenir une compensation des préjudices subis du fait des délais anormalement longs de justice, mais s’intègre également « dans une démarche visant à l’amélioration du service public de la Justice, en contraignant l’État – par une massification des indemnisations – à enfin allouer à la justice le budget dont elle a besoin ». Voilà qui est dit !

 

Constance Périn

 

 

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