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L’Insee prévoit une inflation de 6,6 % sur un an en décembre

L’Insee prévoit une inflation de 6,6 % sur un an en décembre
Publié le 20/09/2022 à 14:21

L’Insee a dévoilé sa dernière note de conjoncture économique le 7 septembre. Le conflit en Ukraine, mais aussi la persistance de mesures liées à la crise sanitaire en Chine et les effets de la sécheresse accroissent les tensions sur les conditions de production. Conséquence : l’inflation devrait poursuivre sa hausse jusqu’à la fin de l’année. La croissance serait très modeste pour les deux derniers trimestres de l’année.

 



 

L’inflation continue d’augmenter en France. D’après l’Insee, après une légère baisse au mois d’août (+5,8 % contre +6,1 % en juillet), les prix à la consommation en France devraient augmenter de 5,9 % sur un an en septembre, et de 6,6 % en décembre. En cause principalement, la guerre en Ukraine et les tensions qui en ont découlé avec la Russie. Sur l’ensemble de l’année, l’inflation devrait s’établir à 5,3 %. L’Institut national de la statistique et des études économiques note aussi deux autres facteurs responsables de la flambée des prix : les effets de la sécheresse de l’été sur certaines productions agricoles et la navigabilité de plusieurs cours d’eau comme le Rhin, ainsi que la poursuite des confinements dans certaines régions chinoises où le Covid-19 circule. Les tensions persistantes sur les conditions de production augmentent la pression sur les prix.

 



 

Le prix des produits alimentaires en forte hausse

Dans le détail, les services, qui représentent presque la moitié des dépenses des ménages d’après l’Insee, subiront une augmentation de 3,3 % sur un an, en décembre. Les prix des produits manufacturés (un quart des dépenses des Français) seront en hausse de 5,1 %. L’énergie (9 % des dépenses), secteur qui concentre le plus d’inquiétudes à l’approche de l’hiver, verrait ses prix augmentés de 20,8 % sur un an d’ici Noël. Une hausse importante, mais qui reste toutefois limitée en raison des politiques publiques de freinage des tarifs de l’énergie, tels que le bouclier sur l’électricité et le gaz ou la remise sur le carburant. Leur effet direct est estimé pour le mois de septembre à environ 2,5 points d’inflation en moins. Le prix des produits alimentaires, dont la hausse était pour l’instant relativement contenue (+7,7 % en août), va augmenter durant tout le dernier trimestre pour atteindre 11,7 % sur un an en décembre. Le secteur, qui représente 16,5 % des dépenses des foyers, devient le premier contributeur de l’inflation, devant l’énergie.

Le pouvoir d’achat, malmené au début de l’année (-1,8 % au premier trimestre, -1,2 % au deuxième), devrait pourtant mieux se porter d’ici la fin de l’année avec une hausse de 1,5 % au troisième trimestre et au moins +0,5 % au quatrième. L’Insee explique ce rebond par le dynamisme des salaires durant l’été, notamment avec l’augmentation automatique du SMIC et la revalorisation du point d’indice pour les agents publics. Les revalorisations des prestations sociales et la suppression de la contribution à l’audiovisuel public sont également des moteurs de cette hausse. Sur l’ensemble de l’année 2022, le pouvoir d’achat des ménages baisserait d’environ 0,5 %.

 

 



Des difficultés d’offre dans l’industrie et les services

L’institut observe aussi des difficultés d’offres inédites dans l’industrie française : plus de 50 % des entreprises du secteur affirment peiner à se ravitailler. Dans les services, bien qu’à un niveau plus supportable, ce chiffre monte à 35 %. De fait, les prix de production dans l’industrie et l’agriculture ont explosé : +20 % entre juillet 2020 et juillet 2022 dans l’industrie (hors énergie), +35 % dans l’agriculture. L’Insee note cependant une détente des prix des céréales et des oléagineux qui devrait à moyen terme freiner l’inflation de certains produits.




La croissance affaiblie

L’Insee prévoit une croissance du PIB au troisième trimestre de +0,2 %. Pour la fin de l’année, les inquiétudes sur les approvisionnements énergétiques en Europe et le resserrement monétaire aux États-Unis laissent présager un nouveau ralentissement pour le quatrième trimestre, avec une croissance nulle attendue. Sur l’année, le produit intérieur brut français augmenterait de 2,6 % sur un an.

 

Alexis Duvauchelle




 

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