ENTREPRISE

L’index de l’égalité professionnelle 2024 pointe une stagnation des efforts pour la parité

L’index de l’égalité professionnelle 2024 pointe une stagnation des efforts pour la parité
Publié le 13/03/2024 à 12:00

La note moyenne obtenue par les entreprises, qui sont plus nombreuses à participer cette année, est de 88/100, soit la même qu’en 2023.

Comme chaque année depuis 2019, les résultats de l’index de l’égalité professionnelle ont été révélés par le gouvernement lors de la journée des droits des femmes, le 8 mars dernier. Cette année, c’est Catherine Vautrin, ministre du Travail, de la Santé et des Solidarités, qui a présenté le bilan à cette occasion.

Si la part d’entreprises participantes progresse d’année en année, avec 77 % d’entreprises ayant publié leur index au 1er mars contre 72 % en 2023, la moyenne calculée sur quatre ou cinq indicateurs, selon le nombre de salariés que comptent les entreprises, reste toutefois similaire, avec une note de 88/100.

En outre, le pourcentage des entreprises ayant obtenu une note égale ou supérieure à 75/100 stagne à 93 %, taux qui avait déjà difficilement grimpé l’année dernière. Seules 2 % des répondantes ont atteint la note maximale de 100, soit autant qu’en 2023.

Quelques timides améliorations

À l’image de 2023, 93 % des entreprises ayant publié leur index au 1er mars dernier affichent une note globale supérieure à 75/100, et 77 entreprises ont une note inférieure à 75 depuis quatre ans, soit autant que l’année passée, confirmant une stagnation sur ce point. 65 entreprises de 50 à 250 salariés sont comptabilisées dans les 77 entreprises « moins bonnes élèves », contre 69 en 2023.

Côté parité dans les dix meilleures rémunérations au sein d’une entreprise, la note reste elle aussi la même par rapport à 2023, soit 5/10. Le pourcentage d’entreprises ayant obtenu la note maximale de 10/10 sur la parité ou quasi parité stagne également à 28 %. Toutefois, le nombre d’entreprises n’ayant pas enregistré de progrès à ce sujet sur les trois dernières années a légèrement régressé, avec 4 271 pour cette année contre 4 294 en 2023. Par ailleurs, 33 % des entreprises comptent moins de dix femmes dans les meilleurs rémunérations, soit 1 point de plus que l’année passée.

Enfin concernant l’indicateur « Retour de congés maternité », qui calcule le nombre de femmes ayant reçu une augmentation de salaire à leur retour de congé durant lequel leurs collègues en ont perçu une, il affiche cette année encore une note de 13/15. Cependant, le nombre d’entreprises affichant un progrès nul depuis 2021 est en baisse, avec 93 entreprises « mauvaises élèves » contre 143 en 2023.

Part de femmes parmi les cadres dirigeants : des progrès dans les entreprises de plus de 1 000 salariés

Malgré des stagnations au global, pour l’année 2024, des améliorations ont été remarquées dans les entreprises de plus de 1 000 salariés quant à la part de femmes parmi les cadres dirigeants. Si en 2023 40 % de ces entreprises comptaient plus de 30 % de femmes cadres dirigeantes, elles sont cette année 43 %.

Il en est de même pour la part des femmes dans les instances dirigeantes, avec 62 % des entreprises de plus de 1 000 salariés ayant plus de 30 % de femmes qui occupent des postes à hautes responsabilités, contre 56 % l’année dernière.

De plus, l’index enregistre une hausse de 2 points d’entreprises ayant plus de 60 % de femmes dans leurs instances dirigeantes au regard de 2023, avec 7 % contre 5 % en 2023. En revanche, seules 4 % des entreprises de plus de 1 000 salariés dénombrent plus de 60 % de femmes cadres dirigeantes, en baisse de 1 point par rapport à l’année passée.

Et si l’index témoigne de certains progrès, Catherine Vautrin attend encore davantage d’efforts de la part des entreprises concernées par l’index qui pourrait d’ailleurs bien connaitre des changements pour l’année prochaine, à la suite des préconisations formulées par le Haut Conseil à l’égalité entre les femmes et les hommes dans son rapport publié le 7 mars dernier.

L’instance consultative a en effet mis en lumière les limites de cet index depuis sa création, taxé de ne pas avoir « rempli toutes ses promesses ». Elle indique notamment que seules 1 % des entreprises sont assujetties à l’index qui se limite au principe d’égalité de rémunération à « postes équivalents » et ne prend pas en compte la « sous-valorisation systématique des métiers féminisés », point le Haut Conseil.

Selon lui, la transposition en 2025 en France de la directive européenne sur la transparence salariale de mai 2023 visant à renforcer l’application du principe d’une même rémunération « pour un même travail ou un travail de valeur égale », est l’occasion de revoir l’index que la ministre du Travail, de la Santé et des Solidarités souhaite rendre « plus ambitieux et plus transparent ».

Allison Vaslin

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