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La Défenseure des droits, un recours efficace pour rétablir les droits, confirme le rapport 2021

La Défenseure des droits, un recours efficace pour rétablir les droits, confirme le rapport 2021
Publié le 02/09/2022 à 09:00

Avec près de 115 000 réclamations en 2021, qui lui ont été adressées soit une hausse de 18,6 % par rapport à 2020, la Défenseure des droits confirme son rôle d’autorité indépendante chargé de veiller au respect des libertés et des droits des citoyens.

 

 

 



La Défenseure des droits, Claire Hédon, pointe dans son rapport d’activité l’ampleur des entraves dans l’accès aux droits en 2021, qu’il s’agisse de défaillances systémiques, de difficultés matérielles ou de manquements plus ponctuels. Autant d’obstacles alimentent les sentiments de découragement et de défiance envers les institutions publiques, remarque-t-elle.

 



Les réclamations en nette hausse : la fracture se creuse

Selon ce dernier bilan, l’année 2021 a été marquée par une forte augmentation des réclamations. Sur plus de 90 000 dossiers concernant les services publics, étaient principalement invoqués l’absence de réponse, la difficulté à joindre l’agent responsable du dossier, l’impossibilité de prendre un rendez-vous, des formulaires uniquement en ligne… Ces défaillances de la relation avec les usagers des services publics sont à l’origine « d’atteintes aux droits préjudiciables » et conduisent à « des formes de maltraitance institutionnelle », déplore Claire Hédon. Elles entraînent la perte de confiance envers les services publics. C’est pourquoi, de l’avis de la Défenseure des droits, la transformation numérique doit s’accompagner du maintien d’un lien humain.

 


 

Les saisines pour discrimination augmentent

En matière de lutte contre les discriminations, la Défenseure des droits a constaté en 2021 une hausse de 22,2 % de ses saisines à la suite du lancement de la plateforme antidiscriminations.fr en février 2021. En moins de dix mois, plus de 11 000 personnes ont appelé le 3928 ou tchaté avec des juristes pour signaler des situations discriminatoires. Le critère de l’origine est fréquemment invoqué, en tête avec le handicap et l’état de santé. La Défenseure des droits attire l’attention des pouvoirs publics sur ces comportements, en particulier ceux portant sur le critère de l’origine.

 

 





Respecter et promouvoir les droits de l’enfant

La Défenseure des droits se montre en outre particulièrement soucieuse de la santé mentale des enfants suite à la pandémie de Covid-19. C’est pourquoi elle a voulu axer les observations touchant les droits de l’enfant du rapport annuel 2021 sur cette thématique. Les nombreuses saisines traitées soulignent de manière récurrente le déficit de professionnels du soin et de structures adaptées, mais aussi la difficulté pour les enfants de bénéficier d’une approche globale de leur situation. En conséquence, la Défenseure des droits et le Défenseur des enfants demandent au gouvernement de considéré la santé mentale des enfants comme une priorité absolue en matière de politique publique.

 

 


Transparence des forces de sécurité

La Défenseure des droits, autorité indépendante, est également chargée de veiller au respect de la déontologie par les personnes exerçant des activités de sécurité. En 2021, les saisines ont augmenté de 6,1 % sur ce sujet, notamment sur les questions relatives à l’usage de la force. Les observations de la Défenseure des droits ont par exemple été suivies par la cour d’appel de Paris dans un arrêt du 8 juin 2021 relatif à un contrôle d’identité sur des lycéens, jugé discriminatoire. D’autre part, le « Beauvau de la sécurité » lui a permis de rappeler que la transparence constitue une condition nécessaire de l’impartialité et un gage de confiance dans la relation police/population.

 



Protéger les lanceurs d’alerte

Durant l’année 2021, la Défenseure des droits a soumis deux avis au Parlement, appelant à une transposition de la directive européenne relative aux lanceurs d’alerte. Les lois du 21 mars 2022 ont effectivement renforcé leur protection et élargi son rôle en matière de signalement d’alerte. Le texte crée également un poste d’adjoint chargé de la protection et de l’orientation des lanceurs d’alerte. Outre son rôle d’orientation, l’institution est donc désormais chargée d’informer et de conseiller les lanceurs d’alerte et de « défendre » leurs droits et libertés. Claire Hédon s’attachera à garantir l’application de ces dispositions.

 

 


Rétablir les droits

Face aux réclamations, Claire Hédon souligne que les agents s’efforcent de rétablir les personnes dans leurs droits. Plus de 80 % des règlements amiables engagés aboutissent favorablement. Dans 82 % des cas, les décisions des juridictions confirment les observations de l’institution. De plus, 114 propositions de réformes ont été réalisées dans le cadre législatif et règlementaire en 2021.

La Défenseure des droits résout des situations complexes dans un contexte où les services publics s’estompent.

 

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