JUSTICE

Le dépôt de plainte en visio prochainement généralisé

Le dépôt de plainte en visio prochainement généralisé
Publié le 27/02/2024 à 17:15

Baptisé Visioplainte, le service est en cours d’expérimentation depuis l’an dernier dans les Yvelines et la Sarthe. Si un décret publié il y a quelques jours vient généraliser le dispositif à toute la France, il faut désormais attendre l’arrêté qui en précisera les contours.

Un décret publié au journal officiel dimanche va permettre de généraliser la possibilité de déposer une plainte en visioconférence. Il vient compléter l’article 15-3-1-1 du Code de procédure pénale, présent dans la loi depuis janvier 2023, qui indique que toute victime d’une infraction pénale peut déposer plainte et recueillir sa déposition « par un moyen de télécommunication audiovisuelle garantissant la confidentialité de la transmission », et évitant d’avoir à se déplacer en commissariat ou en gendarmerie. Une expérimentation de ce dispositif était en cours depuis mai 2023 dans 14 communes des Yvelines, et depuis octobre 2023 dans l’ensemble du département de la Sarthe.

Le décret fixe les modalités de la procédure. Il explique que ce moyen de dépôt ne peut pas être imposé à la victime qui peut aussi, « à tout moment et en toute circonstance, déposer plainte dans un service de police ou une unité de gendarmerie de son choix ».

Pour déposer sa plainte, la victime devra « s’identifier de façon sécurisée par un téléservice défini », détaille le décret. Durant les expérimentations du dispositif, il était nécessaire de disposer d’un identifiant FranceConnect.

Une fois connectée, la victime choisira un créneau de rendez-vous. Elle recevra un lien par mail ou SMS pour se connecter au service de visioconférence.

Une audition en présentiel requise dans le cas d’atteinte sexuelle

L’officier ou l’agent de police judiciaire en charge du recueil de la plainte devra informer la victime du caractère facultatif de l’utilisation de ce moyen de communication et de la possibilité qu’elle conserve de se déplacer à la police ou à la gendarmerie pour déposer plainte. Le fonctionnaire devra également respecter la procédure habituelle, avec notamment l’information des droits de la victime et de sa possibilité d’être prise en charge par une association et/ou par un médecin selon la nature de l’infraction.

Le décret impose également d’utiliser un moyen de télécommunication audiovisuelle assurant « une transmission fidèle, loyale et confidentielle des échanges entre la victime et l’officier ou l’agent de police judiciaire recueillant la plainte ». L’image doit permettre à la personne qui réceptionne la plainte de s’assurer de l’identité de la victime, et tout problème technique doit être mentionné dans le procès-verbal.

À l’issue du recueil de la plainte, le PV est adressé à la victime par voie électronique pour accord.

Selon la gravité des faits, une seconde audition se tenant cette fois en présentiel pourra être réalisée. C’est automatiquement le cas en cas d’infractions d’agressions ou atteintes sexuelles, précise le décret.

Pour pouvoir être pleinement opérationnelle, la procédure devra encore être précisée par un arrêté des ministres de l’Intérieur et de la Justice précisant notamment le moyen d’identification des plateformes. Un décret pris après avis de la Commission nationale de l’informatique et des libertés (CNIL) précisera les modalités de traitement des données personnelles issues de la procédure.

Alexis Duvauchelle


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