En
cette période d’incertitude conjuguant inflation, recul des marchés financiers
et guerre en Ukraine, une étude publiée récemment montre que les Français sont
majoritairement convaincus qu’une nouvelle crise financière est inévitable. Si
47 % comptent faire appel à un professionnel pour se faire aider, pour l’heure,
ils sont nombreux à rester attentistes.
Selon les résultats d’une étude réalisée par Patrimonia
(le plus grand rendez-vous annuel français des professionnels de la gestion de
patrimoine), les Français sont inquiets pour leur patrimoine. En effet, alors
que l’inflation vient de passer la barre des 5 % pour la première fois depuis
1985, ils sont nombreux à déclarer « avoir peur » de la situation. Si 46 %
appréhendent surtout la hausse du prix de l’énergie et l’impact que cela aura
sur leur budget, ils sont aussi 40 % à déclarer avoir déjà commencé à puiser
dans leurs économies.
Dans ce contexte anxiogène, 51 % des Français sont
persuadés qu’une nouvelle crise économique et financière est inévitable. Une
certitude particulièrement marquée en Nouvelle-Aquitaine (67 %) alors que les
Bretons et les Franciliens ne sont que 42 % à partager cet avis. En termes de
tranche d’âge, ce sont les 25-34 ans qui se montrent les plus effrayés par
cette perspective de crise économique.
Une actualité qui n’est pas sans rappeler les krachs de
2000 (éclatement de la bulle Internet) et 2008 (crise des subprimes) pour 38 % des sondés, qui craignent de revivre une crise
similaire.
Enfin, pour 12 % des Français, la situation reste
gérable, mais les empêche désormais d’épargner et de se constituer un
patrimoine.
Seuls 13 % ont investi ou placé dans des valeurs sûres
Malgré ce contexte anxiogène, pour le moment, les
Français sont plutôt attentistes. Seuls 13 % ont investi ou placé leurs
économies dans des valeurs plus sûres afin d’éviter de les voir disparaître en
cas de crise économique, et 6 % ont déjà pris rendez-vous avec un spécialiste
pour sécuriser leur patrimoine.
Pour l’instant, la grande majorité des sondés ne
changent rien à leurs habitudes de gestion, mais 47 % déclarent compter faire
prochainement appel à un conseiller en gestion de patrimoine ou à un banquier
afin de se faire aider. Parmi eux, un quart n’avaient jusque-là jamais songé à
cette possibilité mais l’envisagent désormais sérieusement à cause de
l’inflation actuelle.
Cependant, les sondés sont aussi plus de la moitié à
déclarer ne pas souhaiter solliciter un spécialiste. La majorité d’entre eux
n’ont en effet « pas confiance » et préfèrent « gérer eux-mêmes
», rapporte l’étude. En outre, un tiers ont l’impression que ce type de service
est réservé aux grandes fortunes et n’est pas adapté à leur situation. Enfin,
une partie des répondants considère ce type de service comme trop cher et 15 %
n’y ont jamais pensé.
« Un travail de
pédagogie reste à mener par les professionnels pour toucher plus largement les
Français et les rassurer » observe Annelies
Helmer, commissaire générale de la convention Patrimonia.