DROIT

Liberté de recourir à l’IVG dans la Constitution : Emmanuel Macron salue « un très grand jour pour notre République »

Liberté de recourir à l’IVG dans la Constitution : Emmanuel Macron salue « un très grand jour pour notre République »
Publié le 08/03/2024 à 18:03

Le sceau a été apposé sur la loi constitutionnelle par Éric Dupond-Moretti, ce vendredi midi place Vendôme, à Paris. Emmanuel Macron a annoncé son souhait d’inscrire ensuite ce droit dans la Charte des droits fondamentaux de l’Union européenne.

Un moment historique, et en public. Pour la première fois depuis 2008, la Constitution a officiellement été modifiée ce vendredi 8 mars, journée internationale des droits des femmes. Le sceau a été apposé, place Vendôme devant le ministère de la Justice à Paris et en compagnie d’un public, sur la loi constitutionnelle sur la liberté de recourir à l’IVG.

C’est Éric Dupond-Moretti, garde des Sceaux, qui a procédé au scellement, à l’aide d’une presse, dans un grand silence, avant que n’éclatent les applaudissements du public.

Dans son discours, Emmanuel Macron a salué « un très grand jour pour notre République », a affirmé Emmanuel Macron, saluant le fait que « le sceau de la République scelle un long combat pour la liberté ». Ce nouveau droit inscrit dans la Constitution vient un donc clore « un combat fait de larmes, de drames, de destins brisés », a énuméré le chef de l’État, se remémorant l’époque, pas si lointaine, où les femmes étaient « privées du plus intime de leurs choix, celui d’avoir, ou non, un enfant ».


Emmanuel Macron prononce son discours à l'occasion de l'inscription de la liberté de recourir à l'IVG dans la Constitution.

Pour celles qui osaient vouloir avorter, seules des opérations clandestines et dangereuses leur étaient accessibles. Dans le secret, ces femmes « risquaient de tout perdre, leur bonheur et leur vie ».

L’occasion pour le président de rendre hommage aux femmes qui se sont battues pour ce droit, à commencer par la « faiseuse d’anges » Marie-Louise Giraud, qui, après avoir pratiqué 27 avortements pendant l’occupation, a été guillotinée sous le régime de Vichy. La mémoire de Simone de Beauvoir, qui racontait « le destin de jeunes filles rangées et de femmes dans la force de l’âge », a également été saluée par Emmanuel Macron.

Une inscription rendue nécessaire par « les reculs de notre époque »

Le combat pour le droit de recourir à l’IVG a notamment été médiatisé, en 1971, par le Manifeste de 343 femmes « qui osèrent, à la une du Nouvel Observateur, donner un peu de leur lumière à toutes celles qui avaient trop souvent vécu dans l’ombre de la honte », puis par le procès de Bobigny en 1972, où Marie-Claire Chevalier, violée à l’âge de 16 ans, avait dû se défendre de ne pas avoir voulu mettre au monde un enfant de son agresseur, aidée par son avocate Gisèle Halimi.

Ces deux événements ont grandement participé à la légalisation de l’avortement en 1975, dans un texte porté par Simone Veil. « Combien d’existences furent changées grâce à cette loi historique ? Combien de femmes françaises, dont bon nombre sont certainement sur cette place, ont pu choisir leur vie ? », s’est interrogé Emmanuel Macron, pointant qu’ « inscrire dans notre Constitution la liberté garantie du recours à l’avortement pouvait sembler moins nécessaire voilà encore quelques années, mais les reculs de notre époque en ont fait une nécessité et une urgence ». Sans les citer, le président a fait référence aux États-Unis, où le droit constitutionnel à l’IVG a été abrogé, permettant à plusieurs États d’en interdire l’accès aux femmes même en cas de viol.

Certains pays d’Europe sont également visés comme la Hongrie, où les femmes sont forcées d’écouter le cœur du fœtus avant de pouvoir avorter. En ce sens, Emmanuel Macron a annoncé son souhait d’inscrire « la liberté garantie de recourir à l’interruption volontaire de grossesse » dans la Charte des droits fondamentaux de l’Union européenne. « Aujourd’hui, dans notre Europe, plus rien n’est acquis et tout est à défendre. »

Un droit qui, également en France, peut être remis en cause, en témoignent les nombreux tags inscrits sur certains murs et routes à proximité de la Chancellerie, affirmant que l’IVG est « un crime ».

Alexis Duvauchelle

1 commentaire
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Max Régnier
- il y a 3 semaines
Désormais la France est le seul pays au monde à inscrire dans sa Constitution le droit aux femmes à tuer la vie qu' elles portent en elles. Au nom du droit à disposer de leur corps -droit qui ne leur a jamais été contesté dans les mesures du respect de la vie d' autrui-, les femmes françaises sont libres de donner la mort à l' enfant qu' elles portent. Constitutionnalisé, ce droit de donner la mort à l' enfant ne requiert plus la mention de détresse humaine. L' avortement, cet acte d' une extrême gravité, n' est plus désormais qu' un acte chirurgical banalisé pris en charge par la société... un acte médical de confort. La contraception offre aux femmes la liberté de disposer de leur corps dans le respect de leur féminité et de leur conscience; l' avortement les condamne à la négation de cette liberté en leur ôtant la responsabilité et la conscience de leur féminité. Nous voulons taire le mot de crime contre l' humanité quand l' avortement a fait en France 250 000 petites victimes muettes pour 2023. Ce crime témoigne du retrait de la conscience dans notre société; il témoigne de l' inaptitude croissante d' une classe politique qui se défait des principes d' éthique fondamentaux mais aussi et surtout, ce crime témoigne du recul de la civilisation face à la barbarie qui gronde partout dans le monde.

"L' avortement ne pourra jamais être un droit fondamental.
Le droit a la vie est le plus essentiel de tous les droits."


Max Régnier. Aniche
Max Régnier. Villeneuve de la Raho
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