JUSTICE

Vœux à la Justice d’Éric Dupond-Moretti : « les Français nous regardent et nous attendent »

Vœux à la Justice d’Éric Dupond-Moretti : « les Français nous regardent et nous attendent »
Publié le 31/01/2024 à 15:39

Le garde des Sceaux a profité de la traditionnelle cérémonie pour détailler ses lignes directrices pour l’année 2024. Au titre des priorités : la réduction « impérative » des délais de jugement, au civil comme au pénal.

Cette semaine a été chargée au sein du gouvernement de Gabriel Attal. Si le Premier ministre a prononcé son discours de politique générale à l'Assemblée nationale hier après-midi, la veille, c’est le ministre de la Justice qui a rassemblé les acteurs du monde judiciaire afin de leur présenter ses vœux pour la nouvelle année. Au cours de cette allocution prononcée sur le site Olympe de Gouges du ministère, dans le 19e arrondissement de Paris, Éric Dupond-Moretti le ministre de la Justice a également tracé les grandes lignes de l'année 2024.

D’emblée, le garde des Sceaux a rappelé quels étaient ses objectifs au moment de sa (première) nomination par Emmanuel Macron, en 2020 : son ambition, a-t-il martelé, était de « redonner à la justice la place qui doit être la sienne, lui redonner les moyens humains et budgétaires d’exercer sa fonction fondamentale qui est la clé de voûte de notre État de droit ». Bien qu’il ait déjà présenté un plan d’action ambitieux pour restaurer la place de la justice, avec notamment de gros efforts de recrutements, celui qui veut rendre ses lettres de noblesse à la justice et à ses acteurs qu’il considère « abandonnés par tant de responsables politiques pour qui la Justice était la dernière roue du carrosse de l'État » le sait : il est encore attendu au tournant par ces derniers.

« La priorité doit être la réduction des délais »

Ce qui certain, c’est que le ministre de la Justice a les idées claires sur ce qu’il veut pour 2024. « Les Français nous regardent et nous attendent. Et ce qu’ils attendent en premier lieu c’est que la justice aille plus vite », a pointé le garde des Sceaux, qui a ainsi fixé la ligne directrice pour cette nouvelle année : « La priorité de 2024 doit être, impérativement, la réduction des délais ». Une réduction qu’il estime nécessaire au civil comme au pénal.

Éric Dupond-Moretti a également mis l’accent sur la lutte contre la surpopulation carcérale, qu’il a indiqué vouloir voir prise « à bras le corps ». « Il est indispensable que tous les leviers prévus par la loi, et en particulier la mesure de libération sous contrainte de plein droit, soient pleinement actionnés afin d’apporter rapidement une solution à cette situation, dans l’attente que les 15 000 nouvelles places construites ou en cours de construction soient opérationnelles », a-t-il souligné, en écho au programme immobilier pénitentiaire prévoyant 15 000 places de prison supplémentaires d’ici 2027. Plan qui accuse toutefois, pour l’heure, un sérieux retard, comme nous l’évoquions dans un précédent article.

Au titre de ses priorités également, le ministre attend la généralisation des procédures amiables, et la transformation numérique du ministère, qu’il juge être « un point faible ». En réponse à cette dernière problématique, plusieurs mesures vont être mises en œuvre : le déploiement d’un technicien par tribunal judiciaire encore non doté, le lancement de l’application Prisme pour un meilleur suivi des personnes placées sous main de justice, et la création d’une direction du numérique pour appréhender cet enjeu de la manière la plus efficace possible.

Enfin, avant de clôturer son discours, le garde des Sceaux a rappelé que la « réforme de la procédure civile issue des décrets Magendie sera mise en œuvre très prochainement », tout en précisant que le travail engagé pour la refonte du Code de procédure pénale devrait s’accélérer au cours de cette année 2024… En tout cas, Éric Dupond-Moretti y croit : « Le meilleur est encore à venir ! ». 

 

Romain Tardino

 

0 commentaire
Poster

Nos derniers articles